Le thème de ce mois d’octobre était le jour­nal, intime ou non – le sujet en ayant fait tiquer cer­tains, ce que j’approuve plei­ne­ment, puisque ce choix «d’évidence» (les blogs sont au départ tout bête­ment de tels jour­naux) ne me sem­blait pas, à moi non plus, aller néces­sai­re­ment de soi.

10 contri­bu­tions en offrent un aper­çu très varié, por­tant trace des goûts de cha­cun, du plus typique au plus hors normes. Voici réunie la liste de ces uni­vers croi­sés.

  • C’est un jour­nal : Lionel André ouvre « une paren­thèse de temps sur ce qui pour­rait être un voyage mais se révèle être un séjour » et nous invite sous la yourte de Fred Griot, dans les Causses. Le temps est à la pluie.
  • Journal Böserbach : Antoine Bréa nous déniche le jour­nal de Charles Böserbach, un auteur louche : iden­ti­té fic­tive et odieu­se­ment por­no­gra­phique. « C’est sur­réa­liste, c’est natu­ra­liste, c’est comi­co-sadien, c’est sou­vent bour­ré de calem­bours idiots. »
  • Contretemps et contre­pied : Serge Bonnery feint de mal­trai­ter la consigne pour nous plon­ger dans le (dense) jour­nal d’Arnaud Maïsetti puis nous entraî­ner dans la pen­sée-pro­me­nade de Jean-Paul Galibert.
  • Route natio­nale : Pierre Cendrin nous fait pour­suivre la balade dans le sillage de Christophe Grossi, pour par­ta­ger les échos d’une jour­née sai­sie à tra­vers des bribes de phrases et de pen­sées.
  • Signe des temps : Gregory Hosteins, qui nous rejoint avec cette belle contri­bu­tion, récolte sur Scriptopolis les signes du quo­ti­dien et tente de voir ce qu’ils deviennent pour l’écrivain dia­riste, « une façon de faire entendre le jour sous le jour, la radieuse mémoire ».
  • Journal d’une pauvre, pauvre jeune fille ! La Revue des res­sources (Robin Hunziger) par­tage le savou­reux jour­nal de Catherine Pozzi, qui se désole ou se féli­cite, s’amuse et réflé­chit, et se sent en tout cas bien seule…
  • Cabane d’hiver et autres notes sur le Larzac : Laurent Margantin éga­le­ment offre l’hospitalité à Fred Griot, aux prises avec les sou­cis du quo­ti­dien dans une yourte – très par­ti­cu­liers ! Et en pro­fite pour revi­si­ter ses propres sou­ve­nirs du Larzac.
  • Journal intime en ligne (!) Maestitia (Myriam OH), qui «offi­cia­lise» ain­si sa par­ti­ci­pa­tion, plonge allè­gre­ment au cœur du sujet et nous ramène Jérôme Attal, sou­mis au feu de ses ques­tions, et de nom­breux extraits de son jour­nal. C’est drôle et enle­vé.
  • L’illusion d’y être : C’est dans l’univers per­son­nel de Guillaume Vissac que je suis entrée – sans effrac­tion, la fic­tion se char­geant bien assez elle-même de faire irrup­tion dans son quo­ti­dien.
  • Le blog qui écri­vait tout seul : Renaud Schaffhauser choi­sit, évi­dem­ment, la date du 25 octobre pour orga­ni­ser notre par­cours. Détour par La Feuille d’Avis de Lausanne (1913), éphé­mé­ride (nais­sance de Picasso), puis il emboîte le pas à Olivier Hodasava dans son odys­sée google street view et regarde le jour qui passe chez Anna Jouy.

Merci à tous ceux qui ont relayé nos billets et leurs textes !

Illustration d’accueil: J. de Clerq, 1860