messagerelocaux
Parfois il parait que nous sommes au centre de la fête,
mais au centre de la fête il n’y a per­sonne,
au centre de la fête il y a le vide,
mais au centre du vide il y a une autre fête .


 

FRONTIERES & OUVERTURES
En pen­sant à Lampedusa



L’écriture relie, inter­roge, construit ces ter­ri­toires éclai­rés par les balan­ce­ments du regard, par les vents de l’interprétation qui démine les champs dog­ma­tiques. Elle déjoue les jeux de l’habitude per­met de tra­ver­ser, libé­rer la pen­sée vers ces espaces de cir­cu­la­tions, hors frag­men­ta­tions, bien au delà des jeux des replis iden­ti­taires, des méca­nismes nar­cis­siques d’appartenance.

En ces périodes tou­jours recom­men­cées de remon­tée des natio­na­lismes apeu­rés por­tés par les semeurs de brume, — et là je pense entre autres à Avignon — , par­mi les pesantes éclipses scien­tistes, la poé­sie déjoue les mira­dors des garde-fron­tières.

L’écriture crée ces indis­pen­sables rup­tures dans un quo­ti­dien ama­doué et argu­men­té par les pièges du neu­ro­mar­ke­ting et autres machi­na­tions qui trans­forment la plas­ti­ci­té vivante de l’esprit et du monde en gigan­tesque bazar de super­mar­ché .
Ruptures et sauts quan­tiques pour dévoi­ler, frô­ler les inter­stices tou­jours pré­sents que la parole dénoue et révèle,
entre deux inter­ro­ga­tions.
Ruptures pour démon­ter les cer­ti­tudes d’une réa­lité tou­jours frô­lée, jamais rete­nue dans les cir­cu­la­tions de l’imaginaire.

 

Un thème sur la «fron­tière comme pas­sage» qui se veut ouvert à la ren­contre des cultures, celles des îles du monde, paroles en archi­pels que les rivages et les ports brassent et récon­ci­lient. A la navi­ga­tion entre les niveaux de réa­li­té qui tissent le sens. Mais aus­si au dia­logue entre culture scien­ti­fique et artis­tiques qui pour­suivent sin­gu­liè­re­ment leur quête indé­fi­nie vers une nou­velle ter­ra inco­gni­ta

Frontière/​rencontre en déran­geant le lourd ordon­nan­ce­ment des foules bali­sées qui se laissent por­ter par les esca­liers méca­niques et n’entendent plus le souffle des galets magné­tiques qui roulent sur les rives des mers.

Une dis­sé­mi­na­tion sur le thème de la Frontière pour don­ner à voir, lire, entendre ces pas­seurs qui arpentent la toile, cette autre trame du monde, là où les marges deviennent vibra­tion d’un silence vivant. Dans ce vide inson­dable d’où sur­gissent les par­ti­cules fluc­tuantes de la matière et du sens.

Une explo­ra­tion des limites, intérieur/​extérieur, de la fron­tière qui enferme et construit ses défenses cla­niques à celle qui per­met la cir­cu­la­tion du sens, au delà des cha­pelles deve­nues cita­delles. Des nar­cis­sismes deve­nus mar­chan­dises.

Vers l’autre, le sem­blable-autre, dans l’indéfinissable de son alté­ri­té tou­jours renou­ve­lée et recon­nue.

 

Jour de dis­sé­mi­na­tion: ven­dredi 25 Avril

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Mode d’emploi




*Photo«La Messagère» Photo André Villers, Texte Michel Butor, gra­phisme Sampaio — Don de l’artiste.
J’apporte à vos rivages/​les échos des antipodes/​et je mûris en mon reflux /​la réponse de la fron­tière