Revue disséminée de mars 2015: Littérature de genre et subversions diverses
Une chose est certaine et parfaitement évidente: notre littérature tend vers le chaos.
(Jorge Luis Borges)
Une dissémination, c’est à chaque fois l’inconnu: on ne sait jamais quelles idées et quelles approches la proposition donnée au départ va provoquer. Cette fois-ci, la proposition d’Antoine Brea sur la littérature de genre pouvait prêter à une interprétation disons universitaire du sujet. Il n’en fut rien, avec une série de contributions où il était la plupart du temps question de subvertir le ou les genre(s) littéraire(s). Un grand merci donc aux contributeurs/trices de ce mois-ci, le sommaire est vraiment riche et passionnant ! Et ça se confirme une fois de plus: chaque dissémination mensuelle est une manière, pour chacun(e) d’entre nous, de respirer, d’ouvrir nos blogs et de sortir du cloisonnement individuel qui nous menace tous.
- Antoine Brea nous donne à lire un faux polar du poète et performer Antoine Boute. Et il ajoute:
On aura compris que, ce qui m’intéresse d’abord dans un “genre littéraire”, c’est plutôt son renversement.
- Bernard Umbrecht s’intéresse à un texte d’Adorno intitulé L’essai comme forme. Il écrit:
L’essai a quelque chose à voir avec la liberté intellectuelle. Et formelle, ce qui va ensemble. Plus encore il a quelque chose de ludique qui rappelle l’enfance qui n’a pas peur de s’enthousiasmer pour la découverte de ce que d’autres ont fabriqué pour lui.
- Infernalia: réflexions de Grégory Hosteins sur le Fantastique et Charles Nodier.
Aussi bien que dans le rêve, peut-être mieux encore, la littérature donnerait donc un accès direct à cette dimension étrange que l’homme plus ou moins intensément revendique.
- Espace fantastique encore chez Noëlle Rollet: Le Naurne, hanté par Léo Henry, luvan et Laure Afchain
Tout se mélange, dans le Naurne, et avant toute chose le rêve, ou plutôt le cauchemar, et la réalité. Le sommeil ou son absence tiennent une grande place dans le récit, relais physique des corps exténués, ce qui explique peut-être les ombres fantas(ma)tiques que projettent les personnages sur les lieux – à moins que ce ne soit l’exact inverse, que le lieu brouille les frontières entre veille et sommeil, dotant Nisrin et Sernin d’une seconde vue « floue »… et hallucinée.
- Chez Serge Marcel Roche, Le blog, un genre d’écriture — gabriels.f.
Ce que fait le blog «littéraire», qui n’est pas un genre satisfait de soi, ne nous regarde pas d’un air entendu. On ne peut le ranger, tous les genres peuvent s’y retrouver en coexistence, s’allier, se répondre, s’effacer à leur tour quand il faut.
- Belle lecture de Phèdre de Racine par Dakini: où le genre dramatique est mis en scène par une voix et une musique qui le transportent ailleurs, dans un espace inconnu et rien moins que classique.
- Sur Oeuvres ouvertes, je propose la lecture d’un texte d’Aline Royer, Les deux silhouettes, façon de fêter la première année d’existence de son blog Concrétions. Et j’écris:
Ce qui m’intéresse dans le fait d’écrire sur le web, c’est qu’on y est libre de ne s’inscrire dans aucun genre déterminé, à un moment où on apprend que l’espace de la lecture commerciale sera de plus en plus dominé par deux ou trois genres littéraires (selon une étude récente : science fiction, fantastique, heroic fantasy, horreur).
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