Lorsque j’ai pointé le bout du nez dans mon premier monde virtuel (et depuis mon pied glissé dans son entrebâillement a toujours maintenu la porte entr’ouverte), il ne s’agissait évidemment pas de celui de Final Fantasy (venu un peu plus tard), malgré l’illustration choisie, mais d’un livre, probablement même d’un Oui-oui (sans être particulièrement fière de cette premières occurrence…). Je ne le savais pas très bien à ce moment-là, ni l’une ni l’autre fois, que ce terme, « virtuel », pouvait englober les deux.

Pourtant, un coup d’œil aux deux sens du terme (« PHILOS. et cour. Qui possède, contient toutes les conditions essentielles à son actualisation. » et « INFORMAT. Se dit des éléments (terminaux, mémoire…) d’un système informatique considérés comme ayant des propriétés différentes de leurs caractéristiques physiques », TLFI) suffit à confirmer que, bien loin de renvoyer à une commode irréalité, le virtuel entretient au contraire une relation complexe avec la réalité, et peut en tout cas informer, constituer une bonne part de notre rapport au monde, nous ouvrant à tout le moins un espace où l’inscrire qui déborde la stricte opposition réel/irréel aussi bien qu’une trop simple priorité du monde physique.

Le virtuel est-il essentiel à la littérature, et en quoi peut-il l’être ? Le terrain de jeu virtuel d’Internet et son étendue lui ouvre-t-elle ou non de nouvelles pistes ? C’est ce que nous tenterons d’explorer lors de la prochaine dissémination, attendue pour 26 décembre.

©Yoshitaka Amano