Hier vendredi 30 août, c’était la deuxième dissémination mensuelle sur le thème des pays lointains. Merci aux participants, dont voici les belles et riches contributions qu’on présente à chaque fois en quelques mots et extraits, façon vol d’étourneaux:

– chez Noëlle Rollet, sur Glossololalies (très beau blog): Richard Gonzalez, A part soi

Journal intime de voyage : on pour­rait défi­nir ainsi le site de Richard Gonzalez, où il marie textes et pho­tos, celles-ci tou­jours pre­mières, sans rendre inutiles les mots qui les accom­pagnent tour à tour de réa­lisme et de poé­sie. Les cou­leurs et contrastes des pays loin­tains y côtoient ceux de l’Isère, dont cer­tains cham­pi­gnons se révèlent offrir le même « exo­tisme » grâce à son objectif.

apartsoi

– chez Carol Shapiro, Fragments d’incertitude: les notes du dehors de Christophe Grossi

Parmi ceux qui chaque jour vont sous la ville, difficile de savoir exactement combien marchent en cadence, slaloment, avancent le nez dans leur plan, leur portable, leur livre de poche, combien se foncent dessus, se rentrent dedans, s’excusent (peu je crois), s’agacent (pas mal), s’insultent (un peu moins), ne se regarderont jamais, combien parlent (en mal) de quelqu’un dont le tort principal est d’être absent, combien chantent sur le quai, aimeraient le faire, préféreraient ne pas entendre…

disse2

– chez Lionel André, ma gratitude puisqu’il reprend un extrait du poème Du lieu à l’être de Marc Bonneval, mis en ligne pour la première fois sur Oeuvres ouvertes.

disse3

– chez Renaud Schaffhauser, très belle contribution sur la « Grèce fantôme » par Panagiotis Grigoriou

La Molussie de Greek-Crisis, c’est bien évidemment la Grèce, elle-même issue d’un phénomène époqual total, voire totalitaire: l’avènement de la méta-démocratie de type occidental. Ce blog prend pour objet la “situation sur le terrain”, autrement-dit, des fragments caractéristiques de nos dernières mutations en date, fragments d’ailleurs dont le caractère demeure assez opaque et autant inquiétant, d’autant plus, (qu’en paraphrasant Anders), je dirais que l’a-synchronicité chaque jour croissante entre le fantôme de la vie de chacun d’entre nous et “l’encadrement” politique (en réalité technocratique), relève bel et bien du “décalage prométhéen”. C’est ainsi que dans un monde humain devenu le fantôme de lui-même, le territoire de la Grèce (et qui ne détient pas l’exclusivité hélas), incarnerait en quelque sorte le… fantôme du fantôme.

et des réflexions de Renaud à partir de sa propre mise en ligne dans le cadre de la thématique Pays lointains.

disse4

– chez Antoine Brea, un retour à Paris et pour s’en éloigner aussitôt un extrait du Kojiki japonais traduit par Pierre Vinclair, fabuleux

Ainsi, malgré la pénombre
& l’éloignement du grand commencement de tout
parvenons-nous à concevoir, en prêtant foi
à l’enseignement authentique des premiers sages,
le temps de l’origine de la Terre & de la naissance de ses îles,
l’ère de la genèse des dieux & de l’institution de l’humanité.

disse5

– chez Serge Bonnery, autre traduction, celle-là d’Ovide, les Métamorphoses, par Marie Cosnay

Mi-homme mi- bête Chiron était heureux de son élève
De race divine, il se réjouissait de la tâche et de l’honneur.
C’est alors qu’arrive, couverte aux épaules de cheveux rutilants,
La fille du Centaure, qu’autrefois la nymphe Chariclo,
Qui l’enfanta sur les rives du fleuve rapide, appela
Ocyrhoé. Elle ne s’était pas contentée d’apprendre
Les arts du père. Elle chantait les secrets des destins.
Elle reçoit dans l’esprit les fureurs prophétiques,
Et le dieu, qu’elle tenait fermé dans sa poitrine, l’échauffe.

Lire également les réflexions de Serge sur le web littéraire

disse6

– sur Oeuvres ouvertes, c’est un texte d’Eliot Weinberger, un auteur américain, que je reprenais, où il est question de Nietzsche à Oaxaca et du coeur de l’univers sur le Zocalo.

disse7

On remercie évidemment les auteurs qui ont accepté les reprises et on se donne rendez-vous le mois prochain pour la prochaine dissémination collective.