Dissémination traduction/adaptation, les contributions
En juin c’était dissémination poésie, en août pays lointain, ce mois de septembre le thème est traduction-adaptation, proposé par Antoine Brea. Vif plaisir à découvrir à chaque fois les contributions qui ne sont pas que des simples reprises, chaque dissémination étant l’occasion pour celles et ceux qui y participent, de travailler en profondeur, de partir à la recherche d’un auteur et d’un texte, et d’en envisager la mise en ligne dans une configuration originale, personnelle. C’est ce que j’ai tenté avec les textes en picard et français Eszalo /Les Saules de Lucien Suel, associés à des photographies de la tour Hölderlin à Tübingen, c’est ce qu’ont tenté les autres participants.
Mais ce troisième rendez-vous de la web-association des auteurs est particulier : avec Serge Bonnery, nous avons décidé de le dédier à Nadejda Tolokonnikova. Serge préparait en effet depuis plusieurs semaines un ensemble (remarquable) consacré à Ossip Mandelstam, quand, il y a quelques jours, nous avons appris que Nadejda Tolokonnikova commençait une grève de la faim pour protester contre les sévices et les tortures infligés aux prisonniers du camp 14 dans lequel elle est internée depuis un an. Renaud Schaffhauser de son côté reprend un texte de Bakounine qui met en lumière la conception non individualiste de la liberté qu’il reconnaît dans la lettre de Nadejda Tolokonnikova, à laquelle il rend hommage.
La dissémination de ce mois de septembre est donc placée sous le signe de l’appel que nous avons lancé avant-hier dans la Revue des ressources. Depuis Mandelstam, la nécessité de prendre la parole est toujours aussi impérieuse, en Russie ou ailleurs. Nous saluons donc Nadejda et à travers elle les milliers de prisonniers des camps de travail dont il est urgent de parler pour que la pression monte dans les prochains jours, nous continuerons à relayer, c’est un travail de longue haleine.
A lire également dans le cadre de cette dissémination traduction:
- Chez Guillaume Vissac: très belle traduction d’une chanson de Leonard Cohen, Montre-moi où.
- Chez Noëlle Rollet: Lucrèce, De Natura Rerum, un extrait traduit par Lionel-Édouard Martin.
- Chez Antoine Brea: une traduction (adaptation !) du fabliau le Mire de Brai, et le début d’Omeros de Derek Walcott traduit par Pierre Vinclair.
- Chez Pierre Cendrin: My translative method, par Françoise Morvan.
- Chez Lionel André: Petit montage avec Héraclite
Merci à tous les contributeurs, rendez-vous dans les prochains jours, c’est Noëlle Rollet qui prend la suite.
Sur cette troublante réinvention qu’est la traduction, «contre» les violences de la langue, je signale aussi, en codicille, le texte de Jacques Ancet, «Traduire la voix» (relayé sur Twitter par @MagnEstelle), pertinent et.. délectable : «Le traducteur ne peut donc être ni un «passeur» ni une entreprise d’import-export.»
http://cle.ens-lyon.fr/plurilangues/traduire-la-voix-37414.kjsp
C’est en réalité au traducteur @SikaFakambi que nous devons ce lien vers l’excellent article de @JaAncet 🙂
Bravo pour les disséminations, très belles découvertes !
@MagnEstelle
Merci pour la précision (et les encouragements!), je vais aller faire un tour du côté de @SikaFakambi, pour la peine !
Oops ! En fait de traducteur… Sika Fakambi est une traductrice bit.ly/18V7VCS
@MagnEstelle