Proposition d’écriture: L’Etat de sécurité
Dans un remarquable article paru ce mois de décembre, le philosophe italien Giorgio Agamben met en garde contre l’apparition d’un « Etat de sécurité » en France suite aux attentats du 13 novembre 2015. Il définit cet Etat ainsi:
Maintien d’un état de peur généralisé, dépolitisation des citoyens, renoncement à toute certitude du droit : voilà trois caractères de l’Etat de sécurité, qui ont de quoi troubler les esprits. Car cela signifie, d’une part, que l’Etat de sécurité dans lequel nous sommes en train de glisser fait le contraire de ce qu’il promet, puisque – si sécurité veut dire absence de souci (sine cura) – il entretient, en revanche, la peur et la terreur. L’Etat de sécurité est, d’autre part, un Etat policier, car, par l’éclipse du pouvoir judiciaire, il généralise la marge discrétionnaire de la police qui, dans un état d’urgence devenu normal, agit de plus en plus en souverain.
Suite à la dissémination de décembre sur l’état d’urgence, nous continuerons donc à interroger et surtout à critiquer la situation présente sous la forme de textes concernant différents aspects de la politique sécuritaire mise en place par le gouvernement actuel, visiblement désireux de satisfaire les 30% d’électeurs FN. Déchéance de la nationalité et état d’urgence inscrits dans la Constitution, assignations à résidence (plus de 360 personnes depuis le 13 novembre, de façon totalement arbitraire), perquisitions violentes: qu’avons-nous à écrire et à transmettre face à ce nouvel ordre policier ?
Idéalement, les contributions consisteront en des textes inédits, poème, prose, fiction, témoignage, article. Il est aussi possible de relayer un texte d’un autre auteur sur son blog. Rendez-vous le vendredi 29 janvier.
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