La Revue disséminée, numéro 22, novembre 2015
Premier thème « imposé » de l’année, la ponctuation a été l’objet de tous nos soins pour la dissémination de ce mois-ci, proposée par Grégory Hosteins. De l’art du blanc et de ses silences aux explorations graphiques, voici comment rompre à l’heure du réseau la linéarité du texte, à disposer en feuilletés ou constellations.
SOMMAIRE DU NUMERO 22
– « Les balises » de Julien Boutonnier (Marie-Noëlle Bertrand)
Le projet des balises est un dispositif d’écriture poétique ayant pour vocation d’aboutir à une édition qui se décline en un site web, un livre numérique ainsi qu’un livre papier. Chaque support interagit avec l’écriture pour proposer trois expériences de lecture différentes et complémentaires, lesquelles dessinent un paysage contemporain des états possibles du texte.
– « Entre la chair et l’os », entretien avec Zakane (Grégory Hosteins)
En ce qui concerne les « mots » c’est évident, ils sont tels le cœur, le foie, les poumons, … les organes essentiels du site. Je considère les images associées comme une nécessité, un peu comme donnant une allure générale, presque un aspect physique, un visage. […] Tandis que les « espaces » représentent tout ce qui n’est pas physique – justement –, les idées, les pensées, les fantômes qui se baladent partout entre les lettres, entre le texte et l’image, entre l’écriture et sa réception par le lecteur.
– « Une mer/mère dérangée(s) » de Claudia Patuzzi (Giovanni Merloni)
L’enfance subit l’attraction de la magie et du pouvoir de tous les mots inconnus qui cachent un secret ou une interdiction. Le désir de voir dévoilé ce que l’on interdit ou qui demeure secret c’est le moteur de l’enfance et de sa peur.
– « Lire-voir : Novella Bonelli-Bassano, Aunryz… et twitter » (Noëlle Rollet)
« Il s’agissait pour moi ici de « voir » ce qu’un simple clavier pouvait m’offrir, utilisé comme un pinceau, ou une aiguille. » : Tout l’art du typographe est mis à contribution. Le résultat évoque les textes enluminés ou, plus encore, le haïku, mieux peut-être que beaucoup d’autres acclimatations occidentales si l’on considère que cette enluminure lui fournit un équivalent de la calligraphie, bien difficile à notre langage syllabique.
–« L’hyperlivre de Jean Sary » (Serge Marcel Roche)
Un seul volume qui occupe une part originale de l’espace (ainsi qu’une constellation), des textes qui se relient, rien d’une masse répartie en pages défilantes (monotonie) mais des fragments qui s’appellent, se répondent.
« Pardonne si je m’explique, Pérégrine, toujours de travers, mais j’ai
oublié les causes et les effetsalors je relis relie relis relie relis »
– « Oeuvrer à des écritures sauvages », Kafka (Laurent Margantin)
Le Journal est-il autre chose que ce paysage de ruines ensoleillé perdu dans la nature que Kafka rêvait d’habiter, et qu’il habite justement en déployant une écriture sauvage, rapide, anarchique, impubliable en l’état, d’où toutes les interventions sur le texte pour rendre acceptable son appartenance à un genre littéraire, alors qu’il est composé d’innombrables couches qu’il faudrait plutôt donner à lire dans leur hétérogénéité ?
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