kenneth_white Semaine Kenneth White dans la Revue des res­sources, avec notam­ment un entre­tien (dos­sier réa­li­sé par Régis Poulet) où il est beau­coup ques­tion de Deleuze et du concept de noma­disme qui les rap­proche:

De manière géné­rale, le noma­disme empêche l’intellect, l’intellection, de trop s’agréger, de trop se sédi­men­ta­ri­ser, et, par la suite, d’avoir besoin d’exploser. Quant au nomade intel­lec­tuel, c’est un phé­no­mène his­to­rique, en rup­ture avec l’Histoire. Il sur­git à la fin du XIXè siècle. Il se met à l’écart à la fois de la socié­té bour­geoise, du pro­lé­ta­riat et de l’intelligentsia, il se meut sur un autre ter­rain. Ce ter­rain est indé­fi­ni. Il se consti­tue gra­duel­le­ment (par­fois de façon abrupte), par un mou­ve­ment à tra­vers les ter­ri­toires de la pla­nète et les cultures du monde. J’ai essayé à plu­sieurs reprises de dres­ser une typo­lo­gie de l’intellectuel. Je me suis inté­res­sé en pre­mier lieu à la dis­tinc­tion entre «intel­lec­tuels de la mon­tagne» et «intel­lec­tuels du mar­ché» que l’on trouve dans la culture chi­noise.

On peut décou­vrir la pra­tique du noma­disme propre à Kenneth White dans un nou­veau texte dont il donne un extrait à la Revue des res­sources, Vents de Vancouver, car­net de voyage accom­pa­gné de pho­to­gra­phies prises sur place par Marie-Claude White.

Kenneth White est pré­sent sur le web à tra­vers son «site offi­ciel». Mais quel dom­mage qu’on ne puisse pas le suivre dans ses péré­gri­na­tions autant phy­siques qu’intellectuelles. Son écri­ture frag­men­taire et connec­tée au réel trou­ve­rait en ligne un nou­vel espace où se déployer. Obsession du livre à publier, crainte de perdre de son pres­tige peut-être en étant actif sur le web: il n’est hélas pas le seul à igno­rer que l’écriture poé­tique se doit de noma­di­ser aus­si en lien direct avec ses lec­teurs (sans par­ler du fait qu’il en aurait plus ici que sur papier).